AIGALIERS

Un process maîtrisé d’acceptation de l’innovation par la population.


Entretien avec Daniel Boyer, Maire d’Aigaliers depuis 2001, village de 500 habitant(e)s à côté d’Uzès dans le Gard.

Inaugurée fin mai 2016, cette centrale solaire au sol nouvelle génération a été portée par une volonté partagée dès 2009, par Daniel Boyer, son conseil municipal et la population. « Aux habitant(e)s, on leur a dit ; voilà ce qu’on veut faire, qu’est-ce que vous en pensez ? Lors des premières réunions publiques il y a eu une adhésion. A l’époque, nous étions énormément démarchés et face à toutes ces propositions, nous avons décidé de lancer un appel d’offre européen alors même que rien ne nous y obligeait. Avant de nous lancer on avait l’assurance que le projet photovoltaïque était accepté par les habitant(e)s et partagé. » La commune a reçu vingt-quatre propositions ; trois ont été retenues dont celle d’Urbasolar. Daniel Boyer insiste sur la notion de préparation, avec d’une part la recherche de l’adhésion des habitant(e)s au projet et ensuite, la mise en conformité du document d’urbanisme avant de lancer les consultations. « Notre souci, c’était de choisir une société qui allait agir selon nos attentes, avec nos demandes. Aujourd’hui, nous savons que nous avons fait le bon choix ». Une surface de vingt-cinq hectares était nécessaire pour accueillir la centrale solaire au milieu d’un massif qu’il a fallu déboiser.
La municipalité a utilisé une vieille tradition, l’affouage. Des lots délimités par l’ONF ont été attribués par tirage au sort aux habitant(e)s qui ont eux-mêmes coupé les chênes verts. Ce fut là encore une façon de faire participer la population au projet. Situé à onze km du poste source d’ERDF, le parc solaire dispose sur cette distance de raccordement, de fourreaux destinés à recevoir la fibre optique pour faire venir le très haut débit sur le territoire. Ainsi la commune prépare déjà demain en partenariat avec le département du Gard. « En tant que Maire et citoyen, je suis convaincu que  le nucléaire a fait son temps et qu’il faut rapidement en sortir parce qu’il va nous coûter très cher en démantèlement et en stockage des déchets. ’’Je ne crache pas dans la soupe’’, nous en avons eu besoin, mais aujourd’hui pour la transition énergétique, chacun(e) doit faire sa part. Demain, l’énergie sera produite et consommée localement. »

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