Saint-Paul-lès-Durance : une centrale photovoltaïque pour imaginer l’avenir


 Un partenariat Urbasolar-CEA pour faire avancer la recherche.

Avec une stratégie basée sur l’innovation, la société Urbasolar s’est adossée aux compétences du CEA Tech pour trouver et optimiser des outils d’analyse. Les chercheurs, eux, profitent ainsi d’un terrain pour des tests grandeur réelle. “Make our planet great again ». Ils ont fait de la promesse d’Emmanuel Macron leur devise. La société Urbasolar veut rendre la planète encore plus belle grâce à leurs installations solaires. La dernière en date s’est implantée à Saint-Paul-lez-Durance sur le site de la cité des énergies du CEA Cadarache.

Des rangées sans fin de 15 504 panneaux photovoltaïques qui ne gêneront personne tant ils sont difficiles à trouver. Si l’objectif premier est de produire de l’électricité, la collaboration avec CEA Tech (lire ci-contre) a d’autres ambitions à long terme. « Cette centrale a une dimension innovante, sur ce qu’il va se passer dans l’avenir », explique Arnaud Mine, président d’Urbasolar. Les chercheurs du CEA vont pouvoir « tester en condition réelle les algorithmes développés, les vérifier concrètement et recalibrer les modèles au plus juste. La connexion entre les recherches théoriques et de terrain est essentielle » précise François Perfezou, directeur de l’antenne Paca du CEA Tech installée à la cité des énergies. C’est un partenariat gagnant-gagnant entre l’industriel et l’institution.

Optimiser la production et consommer mieux

Mis en service en janvier 2018, l’inauguration de ce parc solaire a eu lieu hier. « Le solaire ne dépend pas que du soleil. Ce n’est pas si facile. Il faut piloter des onduleurs, maîtriser une gestion du marché, maintenir des fréquences. Et tout ça dépend des algorithmes de la recherche » ajoute Arnaud Mine. « Je suis dans ce domaine depuis 1983. Au fil des décennies, le travail a beaucoup changé. Aujourd’hui le solaire est au coeur d’un « mix électrique » mais cette révolution technologique génère aussi des problèmes de gestion, de stockage, etc. La recherche technologique va créer ces outils. » Les avancées technologiques offrent déjà un beau panel de nouvelles compétences. Il y a quelques années, les fournisseurs d’électricité avaient l’obligation de racheter à prix fort l’énergie produite par les centrales solaires. Après de nouvelles normes européennes, elle est venue au prix du marché. « On doit également prédire la quantité d’énergie qu’on injectera le lendemain dans le réseau sinon on a des pénalités » confie Arnaud Mine. Des prédictions possibles grâce, notamment, aux données fournies par les capteurs et donc par la recherche. « En analysant la météo et l’état de la centrale, nous avons moins de 3 % d’erreur sur nos 500 parcs. C’est peu ! » Des scénarios efficaces qui peuvent permettre de voir plus loin. « On équipe en solaire la structure d’un grand cimentier français au Sénégal. Ils sont passés d’un coût de production de 25 cts à 6 cts le kilowatt heure. Avec nos outils de prévision, on peut ainsi optimiser une production et consommer mieux. »

Cette centrale spécialisée en recherche et développement va être un véritable outil de travail pour les chercheurs et une opportunité technologique pour Urbasolar. Un partenariat qui s’annonce rayonnant.

Les caractéristiques d’Urbasolar

Urbasolar gère 500 parcs photovoltaïques. Cette centrale est implantée sur un terrain de 7,26 hectares au sein de la cité des énergies du CEA Cadarache. L’emprise au sol des 15 504 panneaux représente 2,55 hectares. La puissance de cette structure est de 4,34 mégawatts et produira annuellement 6,7 gigawatts heure, soit l’équivalent de 1 416 foyers. 3 citernes d’eau de 120 m³ sont mises à disposition des pompiers à l’intérieur du site et des bornes à l’extérieur. Aucun produit phytosanitaire n’est utilisé pour débroussailler le site. 2 éleveurs avec leurs moutons viendront pâturer et ainsi tondre les herbes. Quant aux panneaux, ils sont nettoyés par la pluie. Dans le prix d’achat du panneau, son recyclage est inclus et se fait dans la région. Ainsi 99 % du matériel est recyclé. La durée de vie d’un panneau est estimée entre 30 et 40 ans.

 

 Article paru dans LA PROVENCE – le 22/09/2018

https://www.laprovence.com/article/economie/5161794/saint-paul-les-durance-une-centrale-photovoltaique-pour-imaginer-lavenir.html